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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 13:40

mennucci-affaires-2211060.jpgPatrick Mennucci, le candidat socialiste à la mairie de Marseille, a été entendu lundi par la division économique et financière de la DIPJ (direction interrégionale de la police judiciaire), a confirmé le parquet de Marseille au Point. Contrairement à ce que prétend Patrick Mennucci à l'AFP, le député a été entendu à la demande du parquet, et non à sa demande, comme l'a confirmé une source judiciaire au Point.

Le député des Bouches-du-Rhône a été entendu dans le cadre d'une enquête préliminaire diligentée par le parquet de Marseille concernant une prise illégale d'intérêts en lien avec l'Union des familles musulmanes des Bouches-du-Rhône (UFM13), association dirigée par l'assistante parlementaire et suppléante de Patrick Mennucci, et installée dans sa circonscription.

Patrick Mennucci, qui a reçu Le Point le 15 novembre dernier, était pourtant optimiste quant à l'issue de cette affaire. Son avocate, reçue quelques jours auparavant par le procureur de la République - laissait-il entendre -, avait obtenu des assurances. Le parquet, contacté ensuite par Le Point, confirmait certes le rendez-vous, tout en assurant que l'enquête suivait son cours. En faisant convoquer le député Patrick Mennucci dès le début de la campagne pour les municipales - son siège de campagne est déjà installé à l'hôtel de ville de Marseille -, le parquet entend poursuivre les enquêtes déjà ouvertes, indépendamment du contexte électoral : "On ne ralentira pas les affaires en cours, on n'accélérera pas non plus. Cela n'a rien de politique, mais on manque cruellement de fonctionnaires de police spécialisés dans les affaires économiques et financières", fait-on savoir au parquet de Marseille.

Bombe à retardement

Cette bombe à retardement risque d'empoisonner la campagne municipale qui s'ouvre pour désigner le maire de Marseille. Après l'affaire de la députée et conseillère régionale PS Sylvie Andrieux, que la justice a condamnée à de la prison ferme pour détournements de fonds publics, le conseil régional et ses subventions sont de nouveau sur la sellette. Confirmant les conclusions du rapport de la chambre régionale des comptes, qui laissent entendre que le cas Andrieux n'est qu'un épiphénomène dans un système très largement suspect.

Si aucun juge n'a été désigné pour le moment, les investigations de la brigade économique et financière se rapprochent du député des Bouches-du-Rhône. De nombreux documents et les auditions des différents protagonistes, élus ou fonctionnaires du conseil régional, ont confirmé le rôle particulier du candidat socialiste à l'hôtel de ville dans l'attribution de subventions à l'UFM13 en 2011 et 2012, pour un montant total de 150 000 euros.

Agression physique

Car l'attitude de Patrick Mennucci dans cette affaire suscite des interrogations. Ainsi, en 2011, le conseil régional de Paca, dirigé par Michel Vauzelle, se solidarise avec Fatima Orsatelli, élue socialiste, présidente de la commission politique de la ville, agressée physiquement par le président de l'UFM13, qui n'est autre que le mari de la future suppléante de Mennucci. Pour l'exécutif comme pour Orsatelli, l'octroi de subventions à l'UFM13 est alors conditionné à la démission de Nouredine Hagoug, l'agresseur, comme le souligne le P-V de l'assemblée générale de l'UFM13 du 30 juin 2011, que Le Point s'est procuré.

Seul Patrick Mennucci, vice-président de la région et patron de la commission culture, passe outre le boycott et accorde 60 000 euros à l'association. En avril 2012, l'UFM13 réclame cette fois 90 000 euros à la commission culture. Les bruits de la campagne législative locale sont à peine recouverts par la présidentielle qui s'achève. Pour sa circonscription, Mennucci annonce que sa suppléante sera Nassera Benmarnia, la présidente de l'UFM13. Le 24 mai 2012, la subvention de 90 000 euros est mise à l'ordre du jour à la région. Elle provoque un tel tollé, de l'UMP à Europe Écologie-Les Verts, en passant par le FN, qu'elle est retirée des débats. Après l'élection de Patrick Mennucci au Palais-Bourbon en juin, les 90 000 euros reviennent sur le tapis. La subvention est finalement votée... grâce à l'abstention du Front national qui pourtant par la voix de Stephane Ravier, son chef de file à Marseille, a fait d'une soi-disant islamisation de la ville son principal cheval de bataille.

Des défaillances de contrôle et une opacité qui ne sont pas sans rappeler les griefs qu'a retenus la justice à l'encontre de Sylvie Andrieux, lors de son procès en mai dernier.

L'affaire de la prise illégale d'intérêt, révélée il y a quelques mois par Le Point, n'est pas près d'être clôturée comme le laissait entendre au Point Patrick Mennucci dans son bureau de la mairie des 1er et 7e arrondissements le 15 novembre. Selon nos informations, le procureur de la République devrait demander aux enquêteurs de la division économique et financière de la DIPJ de poursuivre leurs investigations et auditions.

 

http://www.lepoint.fr/societe/marseille-mennucci-entendu-par-la-brigade-financiere-pour-prise-illegale-d-interets-03-12-2013-1764494_23.php

 


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commentaires

D
C'est écoeurant ils n'ont de "socialistes" que de nom !! Le discours de Monsieur HOLLANDE au Bourget nous sommes loin du Compte !! Sans compter les affaires étouffées !! Partez Monsieur HOLLANDE
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B
pourris
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